Il a recommencé. L’armée européenne, chimère ou réalité en devenir ? Des efforts doivent dorénavant être fournis par chaque pays pour accompagner cette dynamique positive d’harmonisation doctrinale. Cette intégration limitée, et les insuffisances qu’elle révèle face à la menace soviétique engendrent une présence américaine accrue sur le territoire européen et la création en 1949 de l’Alliance Atlantique. L’EATC fonctionne grâce à une délégation partielle d’autorité des États participants : le contrôle opérationnel « à la carte » des appareils peut donc être retiré par un Red Card Holder national en cas de besoin. À ce titre, le développement d’un débat sur le concept d’armée européenne est bénéfique, malgré les préoccupations et interprétations divergentes qu’il engendre. Bientôt une armée européenne? Les 27 pays membres de l’UE n’ont jamais réussi à s’accorder sur la création d’une défense commune. Cette situation est non seulement reconnue, mais également acceptée par la plupart des nations européennes et explicitée dans la Stratégie Globale. Comment alors comprendre la résurgence du concept d’armée européenne dans le débat public ? Il semble artificiel de corréler le budget de défense d’un pays à sa richesse nationale et non pas à ses besoins militaires, même s’il se justifie partiellement par la nécessité de solidarité entre alliés au sein de l’OTAN.5 De plus, utiliser comme valeur de référence le PIB masque les efforts réels fournis par les nations : à dépenses de défense constantes, une variation du PIB peut entraîner une baisse ou une augmentation de leur part dans le budget national. Quels pays seraient volontaires et capables de contribuer à ce projet et quelles conséquences porte-t-il en termes de délégation de souveraineté ? Il est donc nécessaire que les pays membres de l’Union européenne prennent exemple sur leur mode d’organisation à l’ONU afin de coordonner leurs efforts dans l’Alliance. En novembre 2019, le parlement estonien a d’ailleurs voté un doublement des troupes affectées à l’opération Barkhane qui est considérée par le ministre de la défense Juri Luik comme étant un moyen de travailler avec l’un des plus proches alliés de l’Estonie. À quand une véritable armée européenne ? La déclaration conjointe signée entre l’OTAN et l’Union européenne en 2016 a été renouvelée en 2018, démontrant la volonté des deux organisations d’approfondir leur coopération. Depuis quelques mois, le thème d’une renaissance de la défense européenne semble s’inviter dans le débat. Il n’est donc pas étonnant que des critiques acerbes aient été formulées à son encontre. Pourquoi et comment? La problématique des ressources budgétaires, humaines et matérielles porte une seconde critique opposée régulièrement aux promoteurs du concept d’armée européenne. Le quotidien allemand Die Welt se fait l'écho du projet d'un groupe de députés sociaux-démocrates du SPD dont l'objectif serait de créer une armée européenne. Si les armées de terre ont également participé à des opérations en coalition, leur interopérabilité est plus complexe à réaliser sur le terrain. L’OTAN semble se concentrer de nouveau sur ses ‘core tasks’ – assurer la défense collective – comme le démontrent le lancement de plusieurs activités militaires à l’Est et la réforme de la structure de commandement après le Sommet de Varsovie. La « … Elles possèdent déjà des procédures communes et des moyens de télécommunication interopérables, malgré la composition purement nationale de chaque navire ou aéronef. Il est organisé chaque année alternativement par l’OTAN et l’UE afin de discuter des mesures civiles et militaires à prendre pour remédier à la crise migratoire. Quelle que soit la formule choisie, il est donc moins question de problématiques opérationnelles per se, que de volonté politique d’agir en commun et de créer un leadership européen responsable et crédible. L’Union Européenne a besoin d’une armée sous commandement de l’UE avec un budget, avec des bases militaires, des soldats, des officiers de commandements et d’un ministre de l’armée et de la défense européenne. Dès 1948, le traité de Bruxelles crée une Union de l’Europe Occidentale (UEO) réunissant le Royaume-Uni, la France et le Bénélux afin de favoriser la coopération entre ces cinq pays dans un contexte de Guerre Froide. La fondation est faible. Ce document est le produit d’une étude réalisée par le programme « Guerre » du Groupe d’études géopolitiques, avec le concours d’EuroDéfense France. Cette question de la légitimité de l’usage de la violence, et des lourdes responsabilités qui lui sont associées, doit ainsi être au cœur de la réflexion relative au concept d’armée européenne.
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