Augustin emploie Jean 6,44 et Jean 6,64-65 comme des contre-arguments, en insistant sur le fait que la foi est aussi donnée54. 153,12 que la personne humaine n’est pas sans péché dans cette vie. L’homme, en tant que partie intégrante du monde animé, est soumis à la loi de la destruc­ tion et de la mort. Néanmoins, il représente déjà une explication systématique du sens du trahere divin, qu’Augustin théorisera explicitement dans les Sermones 30 et 131 (les deux en 417) et par la suite dans le De gratia Christi (418). 1.37. Dans le genre pastoral, nous avons trouvé le même contenu de la grâce que dans la systématique, bien que la perspective soit parfois adaptée au genre. 28 Müller : 13-14/09/avant 412, Zarb : 411, Rondet : 411/412, La Bonnardière : 410. Spiritualité et doctrine de saint Augustin. Les dates des Enarrationes sont celles proposées dans : Hildegund Müller, « Enarrationes in Psalmos, A. Philologische Aspekte », Aug-Lex II, 5/6 (2001), 804-838. La gratia divine est à l’initiative de la foi humaine. iust. 11Le Sermo 143 (410-412)30 se situe au début de la controverse pélagienne, et tend à mettre l’accent sur la foi comme grâce. Augustin demande à ses auditeurs de ne pas mentir et de ne pas se contenter d’être un homme comme l’a été Adam : au contraire, il les exhorte à dire la vérité comme le Christ. Les gens devraient remercier Dieu à cause du don de la potestas et prier en même temps pour qu’ils ne retombent pas dans l’infirmitas. 1.6. Bien qu’il y ait beaucoup de littérature sur la datation des Sermones ad populum spécifiques, je renvoie pour chaque datation d’un sermo à trois aperçus chronologiques récents, soit R. Gryson, P.-M. Hombert, et É. Rebillard. "��Z�O�X� G\:���G�d��)}?/&W��a? L’étude de l’utilisation par Augustin de versets bibliques spécifiques dans l’ensemble de son opus offre en conséquence la possibilité de comparer les différents genres, puisque la Bible représente le facteur constant dans tous ses écrits. Par la foi en Christ, les croyants sont libres, et agissent comme des enfants par amour. « Inde et hic si aduertis : nemo uenit ad me, nisi quem Pater attraxerit [Jean 6,44]. Augustin répond succinctement, insistant sur le fait que Jean 1,12 montre que la potestas de devenir un enfant de Dieu est donnée par Dieu. John E. Rotelle), [WSA, 3/1], (New York, 1990), 13-163, 56-73. S. Augustin met ses connaissances au service de la doctrine de la vérité, de la théologie au sens propre qui est la connaissance du Dieu un et trine (trinitaire). Documents sur La doctrine chrétienne (7 ressources dans data.bnf.fr) Livres (7) Conversation, friendship and transformation (2017) , Jennifer Constantine Jackson, Abingdon : Alexandre Olivar, La Predicación Cristiana Antigua, [Biblioteca Herder. L’utilisation de ce verset pour établir un équilibre entre les pôles divin et humain de la foi se retrouve principalement dans ses premiers écrits (avant la controverse pélagienne), et surtout dans les Sermones 97A, 166, 360B. Il est possible, néanmoins, que ces considérations pastorales et la différence de genre entre les écrits descriptifs et les homélies exhortatives puissent offrir une hypothèse explicative complémentaire à propos du traitement différencié de la fides, à savoir que le public d’Augustin était composé de croyants et qu’il ne considérait pas toujours nécessaire d’entrer dans les détails sur la source de la foi humaine ; ses sermons acceptent implicitement la foi comme un don. Le Contra duas epistulas Pelagianorum (421) est encore plus spécifique dans sa revendication d’une foi qui ne dépend pas d’un mérite humain. Dans ces conditions, qu’en est-il de la doctrine anti-pélagienne de la grâce : Augustin la développe-t-elle, jusqu’en ses conséquences les plus radicales, dans ses sermons ? L'une demande sa gloire aux hommes; l'autre tire sa plus grande gloire de Dieu, témoin de sa conscience." stream 134.22 (Müller : -, Zarb : la seconde moitié de 411-412, La Bonnardière : 408-411, Hombert : 403-404). 23Dans le Sermo 30.10 (417)67, Augustin juxtapose Jean 6,44 et 1 Cor. L’actif (ueni) et le passif (accepisti) sont ici mêlés23. Dans ses premiers écrits cependant, le verset permet d’illustrer un certain nombre d’antithèses : les amis de ce monde uersus les fils de Dieu5, les Juifs (qui ont démontré par leurs péchés qu’ils ne veulent pas être les enfants de Dieu) uersus les chrétiens (qui sont, par contraste, les enfants de Dieu)6. ), Sancti Aurelii Augustini. Au contraire, voir Dieu en tant que Dieu est une grâce42. 6�t7��K%D�Z�P�&ߠd�E)5���>�Q����PRc�`��xS�.ge�G��0��g��i�z�l�2W��"�,��Bo��I�L��j#�ws��+4*�T��ƘrP�ΣJ�+�Pҫ3�Yv9������\"��S~Ȕýs!����_�j)BEuG��y9�JUx�"8�lp!q#/�#�[BNpF䞠 ������ղ�1��w�T�~PM���9Z?us�/{g���X+GB��KXt�5�v_bU�&[��Vy36��}�в�Y�����gqF!��'{�!. Les sermons antérieurs à la controverse pélagienne, Les sermons contemporains de la controverse pélagienne, Les écrits anti-pélagiens, postérieurs à 412, Les écrits et les sermons antérieurs à la controverse pélagienne (avant 411/412), Les traités anti-pélagiens (après 411/412), Les sermons contemporains ou liés à la controverse pélagienne (après 411/412), Politique d’évaluation et grille d’expertise, Catalogue of 557 journals. 21Les sermons citant Jean 6,44 sont le plus souvent datés de l’époque de la controverse pélagienne. 1.6. supra), une référence qu’Augustin mentionne lui-même dans le Contra Iulianum opus imperfectum (429/430). tr. 4,7, il exprime alors sa conviction que les personnes humaines ne peuvent pas venir à Dieu de leur propre chef. La question était déjà présente bien avant le début de la controverse pélagienne. ». C’est dans ce sens que la potestas de la personne humaine nous est accordée par Dieu39. Quia nemo, inquit, uenit ad me, nisi Pater qui misit me, traxerit eum [Jean 6,44] » [PL 44 :972/19-25]. Nam utique bonos docebat orare, non malos, quibus praecepit, ut dicerent : Pater noster, qui es in caelis [Matt. 9Dans le corpus homilétique d’Augustin, nous trouvons des traitements différents de ce verset. Donato Ogliari admet que la théologie spéculative des traités anti-pélagiens de saint Augustin et la théologie pratique de ses sermons (à l’époque de la controverse pélagienne) sont situées à différents niveaux, mais il note que, plutôt qu’une distinction nette entre ces deux domaines, il existe une « interaction féconde ». Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine. La doctrine du droit de saint Augustin | Cairn.info. Précédé de La vie de saint Augustin Augustin (saint) 19,50 € Oeuvres de saint Augustin. « Regit te sub iugo suo et sub sarcina sua. Basilique Saint-Augustin à Annaba, Algérie La construction de la basilique Saint-Augustin a commencé en 1881 et s'est achevée en 1900. His qui credunt in nomine eius [Jean 1,12] ». Le nord du continent africain était alors en effet un centre de romanité. 5.17 (Hombert : 416) ; 13.12 (Hombert : 420-426/427). • Gérald Antoni, La Prière chez saint Augustin : d’une philologie du langage à la théologie du Verbe, Paris, Vrin, 1997 (Philologie et Mercure), 233 p. (ISBN 2-7116-1315-1). %�쏢 C) Ce que saint Augustin déduit de l’incident d’Antioche Augustin recommande la prière à ceux qui n’ont pas encore été attirés vers Dieu62. eu. Vt enim sit tibi sarcina eius leuis et iugum eius suaue, ille tibi amorem inspirauit. Dans le même ordre d’idées, et aussi sans allusion explicite à la fides, Augustin fait remarquer dans l’Epistula 217 (426-428) que la grâce n’est pas (seulement) le don du libre choix, de la loi, de l’enseignement, comme d’après lui les pélagiens le présentent de manière erronée. Il n’établit pas une distinction « tactique » entre ses écrits traitant du caractère exhaustif de la grâce et ses sermons, où il se concentre sur l’initiative humaine pour des raisons pastorales. 37 Augustin, s. 306.2 (Rebillard : martyrs de Massa Candida 18/08/397, Gryson : martyrs de Massa Candida 18/08/415-420, Hombert : 415-420). 26 Müller : pas avant 405 et pas plus tard que juin 411, Zarb : décembre 412, Rondet : printemps 408 (ou 407)/415, Le Landais : décembre 414-août 415, La Bonnardière : entre l’hiver 406 et la Pâques 407 ?, Poque : février/mars 407. Mais dans quelle mesure exacte nous devrions considérer la foi elle-même comme une grâce, comme un don du Saint-Esprit, voilà qui n’est pas encore tout à fait clair. 63 Augustin, Io. 120,5), signifie être « fils et fille » de Dieu : l’homme a reçu cette potestas de Dieu comme un don – et ici Augustin cite Jean 1,12. Les débats suscités par l'interprétation de l'augustinisme ont largement contribué aux conceptions modernes de la liberté et de la nature humaine. Saint Augustin: Les travaux et les combats de Saint Augustin Consacré évêque en 395, il succède à Valerius en 396, à Hippone. Avant la controverse pélagienne, il a déjà observé dans le Contra Adimantum (394) que Dieu a accordé aux êtres humains la potestas de devenir les enfants de Dieu – autrement dit que Dieu renouvelle les personnes humaines selon l’imago Dei en laquelle ils ont été créés7. Les mots de Jean 6,44 sont prononcés par la source de la foi – le Christ – et renvoient à la foi avec laquelle nous croyons en lui. L’exégèse augustinienne de Jean 1,12 après 411/412 et de Jean 6,44 (qui est presque limitée à cette période) confirme les conclusions d’Ogliari, à savoir que les sermons traitent la grâce – et dans ce cas spécifique, la gratia fidei – au même niveau spéculatif que dans le traité anti-pélagien et avec le même accent porté sur ladite gratia. Il est faux, à son avis, de soutenir que les personnes humaines sont capables de recevoir le Christ sur base de leur propre liberté de choix et sans l’aide de la grâce. 93.5 (407-408). in m. 2.15 (393/395). La majorité des citations de Prov. [CChrSL 35:88/1919-1920]. A digital resources portal for the humanities and social sciences. Jean 1,12 est destiné à encourager les gens à reconnaître les beneficia qu’ils ont reçus de Dieu. Dès lors, Augustin redouble d'activité: un débat public l'oppose, le 28 août 392, à un ancien ami manichéen, il dirige le monastère qu'il a installé dans le jardin de l'église à Hippone, et compose ses premiers commentaires sur les Psaumes. De fait, nous ne la rencontrons explicitement qu’à une seule occasion, dans l’Enarratio in Psalmum 120 (405-411)26. 27La moindre présence, voire la non-thématisation du sujet de la fides comme grâce dans les sermons d’Augustin, observées dans le contexte de son exégèse de Jean 1,12, n’impliquent pas qu’il n’a pas considéré cela comme important ou que ses sermons ont maintenu une opinion différente de ses traités sur cette question. 58 Augustin, c. Iul. tr. Henri Rondet, « La théologie de saint Augustin prédicateur », BLE 72 (1971), 81-105, 241-257. D’un point de vue rhétorique, par conséquent, il ne voyait aucune raison d’explorer le sujet avec des gens qui croyaient déjà, mais il préférait attirer l’attention sur la signification de la foi active en tant que responsabilité humaine. 26.5. Sed uenit uobis gratia. Ecce habetis modo natos : dedit eis potestatem filios Dei fieri [Jean 1,12]. Il ajoute dans le même document, de nouveau sur base de Jean 6,44, que le début de notre bonne volonté et la foi doivent être trouvés en Dieu et non pas en nous-mêmes55. Saint Augustin a vécu dans le monde romain, dans l’actuelle Algérie. Maintenant que la foi n’est plus si digne de louange, refuser de croire aujourd’hui en est devenu d’autant plus condamnable. Dans le contexte de la justification et de la déification, Augustin argumente, sur base de Jean 1,12, que les fidèles deviennent les enfants de Dieu. La potestas de la main droite – la foi – est donc non seulement reçue, mais préservée par Dieu27. Saint Augustin, puis en étudiant d'autres formes d'interprétation à l'œuvre dans sa pensée, en dégageant, enfin, comment la pensée de l'interprétation amène, selon Augustin, à définir les conditions subjectives ... 9 La doctrine chrétienne, Prologue, 1. Sermones CLI-CLVI. Le paragraphe suivant (Augustin, s. 97A.4) stipule en des termes similaires que les péchés passés sont pardonnés par le baptême et que la personne humaine est censée effectuer de bonnes œuvres après le baptême (c’est-à-dire, après la foi). La personne humaine a la potestas de modifier sa propre uoluntas, pour la diriger vers Dieu. Augustin veut signifier ici que seule la foi dans le Dieu invisible peut avoir pour résultat la vision de Dieu après la Résurrection. 2.114-115, Rebillard: -, Gryson: -, Hombert: -. Sur la « glorification céleste en Dieu » dans Augustin, et plus précisément sur « se glorifier dans l’ultime miséricorde de Dieu », Hombert indique que le s. 143.2 (ensemble avec perf. Le long passage que nous venons de citer évoque plusieurs éléments de cette doctrine : l’autorité légitime ; la juste fin : rétablir l’ordre (la paix) ; la juste … 70 Rebillard : 23/09/417, Gryson : 23/09/417, Hombert : -, Partoens : 23/09/417. Pel. 3 Christine Mohrmann, « Saint Augustin prédicateur », Études sur le Latin des Chrétiens, 1 (éd. 46 Augustin, c. ep. Son premier traitement de la grâce de la foi ne négligeait pas le pôle divin, mais s’intéressait plutôt au pôle humain, tandis que plus tard l’accent se déplace, principalement du fait des questions posées dans la controverse pélagienne. Le traitement de Jean 6,44 par Augustin indiquait la continuité entre le genre des sermons et celui des traités systématiques/polémiques de la gratia. Selon Augustin, la potestas de devenir un enfant de Dieu – de croire – est reçue. Cependant être attiré vers la foi et l’embrasser ne peut pas se faire sans la volonté de l’homme63 : on ne peut être attiré malgré soi (inuitus)64. https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/saint_Augustin/106707 Augustin continue son sermon en expliquant que le don (hoc magnum munus) du Saint-Esprit consiste en un désir spirituel pour le Christ – pas avec les yeux de la chair comme l’apôtre Thomas (cf. Éric Rebillard, « Sermones », Augustine through the Ages. C’est pour cette raison que les croyants doivent prier – selon le commandement du Seigneur – pour ceux qui les persécutent. Une telle bonté, cependant, n’est pas quelque chose que nous possédons par nature, mais elle vient plutôt de Dieu, qui est bon en lui-même. 49 Augustin, diu. En fait, ce serait juste que tous devraient être punis, car nous sommes tous pécheurs (à l’exception du Christ). En d’autres termes, comme la foi se rapporte à ce que la personne humaine ne peut pas voir18, Augustin conseille : « Croyez que vous pourriez être capable de voir, si bien que vous puissiez mériter cette capacité de voir ». Nous avons remarqué la continuité entre les genres. Michele Pellegrino, « General Introduction ». La gratia fidei est traitée dans les deux genres de la même manière, dans le cadre de son exégèse du verset. 10Quant à l’affirmation selon laquelle le fait de croire, et l’orthodoxie de cette foi, relèvent également d’un don de la grâce, elle se trouve rarement dans le contexte de Jean 1,12 hors de la période de la controverse pélagienne. Ce n’est que dans la mesure où les fidèles conservent leur foi dans le Christ – par lequel ils deviennent les enfants de Dieu, et les cohéritiers de Christ par l’adoption (en ligne avec Jean 1,12 : « dedit illis potestatem filios Dei fieri, credentibus in eum ») – qu’ils ne pèchent pas. Il souligne que la foi est une tâche humaine : si les hommes accomplissent ce que Dieu leur demande, ils sont adoptés comme les enfants de Dieu. » [CChrSL 36 :261/15-262/27]. Dans le même ordre d’idée, on peut se demander si le silence d’Augustin sur le caractère de don de la fides dans les sermons qui traitent de la foi mais concentrent l’attention sur la dimension humaine de ce don présente une quelconque signification. Selon le prédicateur, la main droite représente la potestas d’être avec Dieu, de devenir filius Dei. 1) Les propos de saint Augustin lui-même. Augustin cite Jean 6,44, à ce moment, concluant que la foi – en laquelle nous croyons et à travers laquelle l’âme est ramenée à la vie après la mort du cœur – nous est accordée par Dieu. Augustin déclare donc que le salut dépend de la présence ou de l’absence de la foi en Jésus-Christ33. Règle de saint Augustin : texte intégral et commentaire Augustin (saint) 13,90 € La Genèse au sens littéral, livres I-VII Augustin (saint) 47,30 € La vraie religion. 55 Augustin, c. ep. Le Sermo 360B (403)15 souligne la responsabilité humaine dans la foi et insiste sur le fait que c’est de cette responsabilité que relève notre guérison par le médecin, afin de devenir un enfant de Dieu – avec une allusion à Jean 1,12 – et de ne plus se contenter de rester simplement « humain »16. Augustin n’est pas très clair sur ce point. 12Avec encore plus de clarté et d’emphase, Augustin insiste, dans le Tractatus 53 sur l’Évangile selon saint Jean (circa 414), sur le fait que la foi elle-même est un don de Dieu. Si enim ego non abiero, Paracletus non ueniet ad uos : si autem abiero, mittam eum ad uos. La bonté de la personne humaine consiste à choisir avec sa propre volonté d’accepter la bonté de Dieu. Il va sans dire que ce thème ne disparaît pas avec le début de la controverse pélagienne. et litt. Il est en effet nécessaire de croire en quelqu’un que l’on ne peut voir, afin qu’en croyant nous puissions mériter de voir ce que nous croyons. Le Dieu qui nous a amenés à l’existence fait désormais de nous ses enfants adoptifs, afin que la personne humaine puisse profiter de la vie éternelle avec lui. Sommaire. L’accent se trouve particulièrement mis sur la part de l’iniative humaine dans la foi dans trois Sermones ad populum. Jean 1,12 traite de l’octroi de cette potestas aux fidèles. Le fait que la présence de Jean 6,44 dans l’œuvre d’Augustin, verset qui est cité très souvent pour souligner la gratia fidei, est principalement limitée aux sermons/écrits antérieurs à 411/412 confirme cette thèse. LA DOCTRINE DE LA GRÂCE DE SAINT AUGUSTIN 49 mener une vie juste et, simultanément, de leur expliquer dans ses sermons que tous les efforts humains ne sont couronnés de succès que si la grâce de Dieu leur vient en aide. 49.2 (Müller : -, Zarb : carême 412, Rondet : 412, La Bonnardière : 400-411, Hombert : fin 412). Anthony Dupont, « La doctrine de la grâce de saint Augustin. 6,9] ; ex hoc enim boni, quo filii Dei non natura geniti sed gratia facti tamquam hi, quibus recipientibus eum dedit potestatem filios Dei fieri [Jean 1,12] ». tr. « Itaque non ait : facite ista, quia estis filii, sed : facite ista, ut sitis filii »8. Ce faisant, toutefois, Augustin peut prêter moins d’attention au caractère de don de la foi, mais il ne le nie pas. Quomodo uenisti? Augustin d'Hippone (Aurelius Augustinus), ou saint Augustin, né à Thagaste (actuelle Souk-Ahras, Algérie) le 13 novembre 354, mort le 28 août 430 à Hippone (actuelle Annaba), était un Seul un petit nombre de références précède la controverse, et certaines de ces références ne traitent pas de la fides49. tr. Mais ledit équilibre n’est, à ce stade, pas appliqué à la fides. Si ceci était le cas, alors la grâce serait méritée. Les sermons ne dénient pas la foi comme étant donnée par Dieu, mais consacrent cependant une attention plus grande à la responsabilité humaine, alors que les traités font parfois l’inverse. Selon Augustin, Il l’a fait pour que la personne humaine ne pense pas que la foi en tant que telle est une capacité du libre arbitre et qu’elle n’a pas besoin de l’aide de Dieu. Ceux qui émettent cette affirmation soutiennent, de manière erronée, que la grâce est accordée en fonction du mérite. ... Doctrines de l’augustinisme. Cette potestas n’est pas gagnée. Ceci s’avère particulièrement le cas dans les sermons anti-pélagiens et les écrits contre Julien et le « semi-pélagianisme ». 26.3). 65 Augustin, Io. 1,13 et 1 Cor. 2À première vue, il ne semble pas opportun, sur un plan pastoral, d’inviter la communauté des fidèles à faire de leur mieux pour mener une vie juste et, simultanément, de leur expliquer dans ses sermons que tous les efforts humains ne sont couronnés de succès que si la grâce de Dieu leur vient en aide. La basilique, qui se dresse sur une colline, surplombe la basilique de la Paix que Saint-Augustin a construite, où il a prêché ses homélies et fondé sa communauté religieuse. Saint Augustin est le seul Père de l'Église qui ait donné naissance à un tel système. 2 Donato Ogliari, Gratia et Certamen. Adhuc in uia sumus. x��Y�n���S�q��������A#�&9>(�%�XJ�2l O���#� ���-�Uw�t��"#@��fmM��Wճo3���o���j��7�/o7o7�����y";\m�=O��^Q|���fʫ�_�כ�f�yy�puF�L�x2��vʫ�ɝHr���l+�g%Wg����5��~2�Δ��0O�J`�|���ꌐ�b\���:^=̼;�y����gx�[(�N��S�����[L.^lj[�V�X��R/�6㰽�^����2�h�����|.�o���l��ޙ��qr98 1���w8;��|'�8&���8�q6��4�C��Ǝ�:�����r��A�p�;�9�|���O�WO)�U�dٍ�M�)��OjS�����+�^�c�����%�a��&�� ��IFp�'a��Pf%+Vb� >���:�&�qp�n��q�v)�H��c'�=v2������'OƿlQ 1�<>�c���-��A��}CB;C��PvRu�ϝ��x�q�gu��.L!�,O���3#Ȣ1E��P�ApqDLb��Lj����d`�$����%W;���D��D�1����$Q��w��a��l¾�:cc�(Pɛhg�Y���ɟS��-��L����$�`��-O5->.1ZGc�em��*eJ���|HY��"����֯�Qڔ��b$ż��3a�]��R���s^*�&nsE^�@���ql5���7E�gO��0�� ����?���uJ�bX;8�����9�}���=�ݚu���V8 3 Christine Mohrmann, « Saint Augustin prédicateur », Études sur le Latin des Chrétiens, 1 (éd. Jean 15,22), et ce péché d’incroyance relie ensemble tous leurs autres péchés. Il défend une position similaire dans le De praedestinatione sanctorum (428-429). Volker Henning Drecoll) (Tübingen, 2007), 393-416, 410-416. « Être attiré par le Père » signifie recevoir du Père le don de la foi dans le Christ56. sermons and systematic-polemical writings) of Augustine’s oeuvre concerning his teachings on faith as grace. Volker Henning Drecoll) (Tübingen, 2007), 393-416, 410-416. supra), à savoir celle entre les Juifs arrogants (la branche coupée – par leur refus d’accepter le Christ, ils sont devenus des étrangers) et les gentes humbles (l’olivier sauvage greffé avec le centurion, par exemple)11. Augustin remarque que tous les péchés sont remis lorsque l’on croit dans le Seigneur. ��r 4.44 ; 5.14. Ps. 52 Augustin, perf. Aspects pastoraux et spéculatifs », Revue de l’histoire des religions [En ligne], 1 | 2014, mis en ligne le 01 mars 2017, consulté le 06 mai 2021. 25L’allusion à Jean 6,44 est limitée presque exclusivement au cadre anti-pélagien. Dans notre analyse de la première utilisation de ce verset, nous avons été en mesure d’observer qu’Augustin l’utilise pour indiquer que l’homme doit s’assurer de l’orthodoxie de sa foi, afin que Dieu puisse l’adopter et le transformer : c’est cet usage du verset qui est évidemment majoritaire dans les sermones. Peuple et Maison de Dieu dans la doctrine ecclésiale de saint Augustin par Joseph Ratzinger. 5Augustin utilise Jean 1,12 dans des contextes variés. Pierre-Marie Hombert, Nouvelles recherches de chronologie augustinienne, [CEA Série Antiquité 163], (Paris, 2000). Selon Augustin, le meilleur exemple en est l’incroyance des Juifs32. Le corps et ses appétits contraires, les hommes, la famille, les nations, tout en ce bas monde recherche la paix qui ne sera véritable que dans le paradis de Dieu. An Encyclopedia (Grand Rapids MI/Cambridge, 1999). 18La grande majorité des références à Jean 6,44 se retrouvent dans les écrits anti-pélagiens et les écrits de l’époque de la controverse pélagienne. Quid turgescis ? Selon Augustin, les « pélagiens » déclarent faussement que la grâce est accordée en fonction du mérite. En d’autres termes, il insiste sur l’idée que la foi est un don et que cette compréhension devrait nous inciter à l’humilité et à la gratitude76. D'un autre côté, comme il est de toute évidence que les Donatistes sont réellement dans le schisme, il n'y a pour nous d'autre doctrine à embrasser que celle de l'Eglise universelle, restée entièrement pure de tout schisme et de tout sacrilège. 20,8-9 sont situées aussi dans ce contexte : « Cum enim rex iustus sederit in throno, quis gloriabitur castum se habere cor ? Dans le reste du sermon, Augustin attire l’attention sur le fait que nous avons reçu la iustitia de Dieu comme gratia et que Dieu œuvre en nous.