L’autre, destinée à l’Empereur byzantin, le basileus Constantin IX, traitait surtout de questions politiques, mais sa dernière phrase se plaignait de la conduite du patriarche Cérulaire[63]. 148-152 (sous Constant II), p. 158 (sous Constantin IV). Au xive siècle, le clergé français exerce une influence prépondérante dans le gouvernement de l'Église catholique romaine ; la papauté et son prestige en souffrent. Il s’agissait en fait de l’un de ces problèmes de traduction qui aggravent la mésentente tout au long de cette querelle. Quelques années plus tard, le roi lombard Didier ayant dénoncé le traité conclu avec Étienne II, le pape Adrien Ier (772-795) résolut de faire appel à Charlemagne (768-814). L’éducation y étant plus répandue qu’en Occident, laïcs autant qu’ecclésiastiques prenaient grand plaisir à la spéculation théologique. Au IXème siècle, ces deux moines byzantins se rendent parmi les slaves pour les convertir; Cyrille (827-869) crée un alphabet pour transcrire et traduire la Bible en langue slave. Léon IX est pape de 1049 à 1054. 108-109 ; Runciman (1955), pp. Et lorsque Agilulf se présenta devant la Ville éternelle, le pape prit sur lui d’entrer en négociations avec lui malgré les protestations de l’Empereur, qui le traita de « sot », et de l’exarque Romanus qui refusa de reconnaître les ententes conclues entre le Pape et le chef lombard[39]. Les relations entre la Papauté et l’Empire byzantin se détérioraient. Matthieu VELLAS . 404-405 [relations avec Conrad III et Roger II], pp. (Histoire de l’Église de Constantin à Charlemagne. Hussley (1986), pp. À peu près à la même époque, le pape Nicolas mourut et fut remplacé par Adrien II (867-872). Sur les relations entre les empereurs et leurs patriarches, « Emperors and patriarchs: spiritual authority, secular power » dans John Haldon. Peu versé, dans les sciences ecclésiastiques, très ignorant en particulier de l'hist… Dans son édit 131, l’empereur Justinien avait promulgué que le gouvernement de la chrétienté serait confié aux cinq patriarches de l’Église (« Pentarchie ») sous l’égide d’un empire universel. En 1053, les Normands menacent de récupérer la principauté de Bénévent. Lorsque les croisades débutèrent, les deux Églises maintenaient des relations froides mais polies. Déclaration commune du pape Paul VI et du patriarche Athénagoras. Réalisant que la domination normande sur le Sud de l’Italie était un phénomène irréversible, il se rendit la même année en Italie du Sud et reçut les serments de fidélité des princes normands Richard Ier d'Aversa et Robert Guiscard[73]. Si Balsamon et l’Église constantinopolitaine considéraient que l’Église de Rome s’était séparée des quatre autres Églises de la Pentarchie, il semble bien qu’à la fin du siècle les Latins considéraient pour leur part que l’Église de Constantinople, par son refus d’accepter la suprématie de Rome, était en état de schisme, même si ni l’une ni l’autre partie ne pouvait dire depuis quand précisément ce fossé s'était creusé. Il affranchit la papauté en 1059 de la tutelle impériale en remettant l’élection du pape entre les mains du seul collège des cardinaux et interdit la nomination des évêques sans l’approbation du pape. Enfin, il devait contenter la population de Constantinople, où certaines grandes familles étaient profondément attachées à Chalcédoine alors que d’autres, comme celle de l’ancien empereur Anastase et l’impératrice elle-même, étaient monophysites[20]. Runciman (1955), p. 151 ; Hussey (1986), p. 188. Vers la même époque, Adhémar du Puy prit aussi contact avec le patriarche de Jérusalem en exil à Chypre et rédigea même au nom de Siméon une lettre dans laquelle ce dernier était présenté comme le supérieur de tous les évêques, grecs aussi bien que latins. 145-146 ; Hussey (1986), pp. En vertu des précédents, les légats du pape auraient dû retourner à Rome chercher de nouvelles instructions du successeur de Léon IX. Les relations entre Rome et Constantinople se dégradèrent lorsque Baudoin Ier écrivit au pape Pascal II (règne de 1099 à 1118) en 1102 pour se plaindre du manque de collaboration de l’empereur Alexis. Ignace fut donc réinstallé en novembre 867. La Papauté fut à nouveau défaite lorsque la question du siège dont relèverait la Bulgarie fut mise aux votes : le concile décida qu’il appartenait à l’Empereur de trancher la question. Dans une Encyclique aux patriarches de l’Est, le patriarche Photius dénonçait cet ajout au credo de Nicée par l’Église d’Occident qu’il accusait d’hérésie[53]. Si la deuxième croisade n’eut pratiquement aucun résultat en Terre sainte, elle contribua ainsi à accroître considérablement la rancœur des croisés contre les Byzantins qu’ils accusèrent de complicité avec l’ennemi turc et de mauvaise foi à l’endroit des princes d’Antioche. De retour à Rome sous la protection de Charlemagne, qui devait agir comme juge, il fut accusé de simonie, parjure et adultère. X, « The Struggle of the Empire and the Papacy », pp. En 653, l’Empereur fit alors arrêter le pape qui meurt exilé en Crimée deux ans plus tard. Insatisfaits dès l’abord de l’accueil qu’ils reçurent, les légats du pape se rendirent d’abord chez le patriarche Cérulaire, où ils lui remirent avec hauteur la lettre qui lui était destinée avant de se retirer sans échanger les compliments d’usage. En dépit des heurts mentionnés plus haut, l’attitude amicale du basileus pour tout ce qui venait d’Occident, notamment les privilèges octroyés aux marchands génois, vénitiens et pisans, avait provoqué l’ire de la population. 134-135. Jean quitta donc Antioche pour se réfugier à Constantinople avec le haut clergé où il démissionna ; l’empereur et le haut clergé lui choisirent un successeur grec. 145-147. Prêcher une croisade contre l’Empire et par conséquent contre l’ensemble des orthodoxes équivalait à considérer ceux-ci comme schismatiques au même titre que les infidèles. Formée de trois légats : Humbert, Pierre d'Amalfi, archevêque d’Amalfi (territoire byzantin) et du cardinal Frédéric de Lorraine, chancelier du Saint-Siège et futur pape Étienne IX (règne 1057 – † 1058), la délégation partit pour Constantinople en avril 1054. 61-62 ; Hussey (1986), pp. Il intervint ainsi dans les affaires internes des patriarcats de Constantinople et d’Orient et s’insurgea contre le titre de « patriarche œcuménique » que s’était attribué le patriarche Jean le Jeûneur de Constantinople sous le règne de son prédécesseur, Pélage II (579-590)[41]. Une tentative de réunion sur des bases impossibles pour Rome, et par suite, infructueuse, en 1024; une autre en 1054, dont l'échec s'accompagne d'un claquement de portes, et c'est le schisme. 79-97. 70-95 de même que le chapitre 3, « The Iconoclastic Crisis » dans Meyendorff (1974), pp. C’est à cette époque que l’Église grecque produisit l’un de ses plus grands juristes, Théodore Balsamon (né vers 1130/1140, mort vers 1195/1200)[100]. En de nombreux endroits, l’Église fut la seule force demeurant sur place qui put négocier avec les nouveaux maîtres. Cet incident ne mit nullement un terme aux négociations politiques dont le Saint-Siège espérait une aide militaire pour contenir des Normands dont la progression semblait irrésistible. Par ailleurs, il existait déjà une hiérarchie grecque s’occupant de la population locale. Si l’existence de deux patriarches pour le territoire d’Antioche fut la première manifestation d’un schisme, l’appui donné par le pape Pascal II à Bohémond fut la deuxième. Sans parler de schisme, on se rendait bien compte que les deux Églises n’étaient plus sur la même longueur d’onde et que la question d’une « réunification » s’imposait[74]. 227-228 ; Hussey (1986), p. 10-11. Représentant authentique de la réforme clunisienne, le pape Léon IX était dans un dilemme. Il rassembla 220 évêques orientaux et visait à discuter de discipline ecclésiastique plutôt que de questions dogmatiques comme les précédents. Si la fin du schisme de Photius marqua le début d’une période d’apaisement entre les deux hiérarchies, elle fut aussi le point de départ d’une autre querelle à l’origine du schisme de 1054 : la querelle du Filioque[52]. Il n'y avait pas trois ans qu'à la suite d'un deuil de famille, il avait revêtu l'habit monastique, et moins de temps encore qu'il avait été nommé syncelle du vieux patriarche Alexis le Studite, son prédécesseur. Le Gra… Il s'agit aussi d'analyser le contexte géopolitique de l'époque afin d'y déceler un éventuel rapport. Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Diverses causes au schisme de 1054 (Histoire de la religion) Ce document contient 233 mots soit 1 pages. Son successeur, Nicolas II (pape de 1058 à 1061) accéda au trône pontifical grâce à l’influence du futur Grégoire VII et mena une politique anti-impériale (entendre contre l’empereur germanique). Dans la cathédrale Saint-Pierre d’Antioche, les offices religieux étaient célébrés suivant les usages aussi bien latins que grecs. Il reproche aux Byzantins de développer des pratiques religieuses de plus en plus différentes des siennes. Cette querelle se déroula en deux étapes. À ces différences personnelles s’ajoutèrent rapidement celles propres au milieu qui recevait ce message. Lorsque les apôtres répandirent le message du Christ, ils le firent avec la sensibilité propre à chacun d’eux, laquelle se refléta dans la doctrine des Églises qu’ils fondèrent. Des divisions se firent bientôt jour tant à l’intérieur des Églises qu’entre les apôtres eux-mêmes (par exemple : conflit entre Paul et Pierre sur la conduite à tenir à l’endroit des païens) . Selon Kazhdan, Adrien cessa de reconnaître la souveraineté de Constantinople sur Rome à un moment non précisé de son règne[44]. Trois ans plus tard, ils prirent leur revanche en mettant à sac Thessalonique. L’Empereur choisit alors de réinstaller Photius dont il avait appris à apprécier les talents. L’Hénotikon ne régla pas la question qui refit surface sous l’empereur Justinien (527-565). L’édit de Milan, en 313, établit la liberté de religion dans l’ensemble de l’Empire sans favoriser trop ouvertement les chrétiens au début, la majorité de la classe dirigeante et de l’armée étant encore païenne[8]. Pourvu qu’on l’aidât à récupérer le trône, il promit aux croisés une aide militaire et de vastes sommes d’argent ainsi que le passage de l'Église d'Orient dans l'obédience romaine. 226-227. In : Faire l'événement au Moyen Âge [en ligne]. Grant (1993), pp. Croisés et Vénitiens se partagèrent alors l’Empire. À Zara, ils furent rejoints par le jeune Alexis, fils de l’empereur déposé Isaac Ange, qui s’était échappé de Constantinople pour se réfugier à la cour de Philippe de Souabe (né en 1177, roi des Romains de 1198 à 1208). Cette doctrine ne pouvait être acceptée à Constantinople, qui tenait depuis longtemps que l’autorité suprême de l’Église en matière doctrinale résidait dans un concile œcuménique où toutes les Églises étaient appelées à participer, et en matière de gouvernance entre les mains de la pentarchie, c’est-à-dire du collège formé par les patriarches de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. Sur le plan matériel, la population eut à souffrir de l’habitude des croisés de s’emparer de ce qu’ils voulaient, nourriture sur la route ou œuvres d’art dans les villes, alors que les croisés accusaient l’empereur et ses conseillers de traîtrise et de manque de coopération dans la reconquête des Lieux saints[95]. 87-92 ; Hussey (1986), pp. Norwich (1989), vol. 129-143. En 1051, le pape Léon IX s'empare de Bénévent après que Pandolf III en a été chassé. <> Le pape, satisfait de cette réponse, passa outre au fait que le patriarche le qualifiait de « frère » et non de « père » et, s’il n’envoya jamais la lettre systatique demandée, c’était sans doute pour éviter de soulever la question du Filioque[79]. Effrayé par la dimension de cette armée qui devait traverser son empire et redoutant une attaque de Roger II de Sicile (1095 – † 1154), l’empereur Manuel conclut une alliance avec le sultan seldjoukide Mas`ûd[96]. Peu au fait des subtilités théologiques et probablement mal à l’aise en grec, Constantin décida que le Fils était « de la même substance » (en grec, homoousios ; en latin approximatif, consubstantialis) que le Père, terme qui fut intégré dans le Credo ou symbole de Nicée. Nommé évêque d’Antioche (en exil puisque les Latins occupaient ce siège), il défendait des thèses hostiles à l’Église latine. Runciman (1955), p. 46 ; Bréhier (1949), p. 218 ; Norwich (1994), vol. Le pape Léon IX mourut le 19 avril 1054. Avec le VIIIe siècle s’apaisent les querelles sur la nature du Christ pendant qu’une autre se développe : celle du culte des images[27]. S’ensuivit une décennie de paix et d’amitié entre les deux Églises. Mais lorsque le pape excommunia également ce dernier et que celui-ci, après avoir fait fermer les églises latines de Constantinople, chercha un rapprochement avec Henri IV qui luttait contre Grégoire VII et ses alliés normands, un changement subtil d’alliances se produisit : jusqu’alors, lorsque les choses allaient mal entre le basileus et le patriarche, le premier pouvait toujours s’appuyer sur Rome pour forcer le patriarche à adopter son point de vue. Outre divers problèmes disciplinaires propres aux Églises d’Orient, le concile devait résoudre le problème dogmatique posé par les propositions de l’évêque Arius. 28-29. Sur la question de la lutte entre l’empire germanique et la papauté, voir Bryce (1886), chap. Mais alors que le patriarche ne s’occupait que du bien-être spirituel de la population, l’empereur devait voir à la fois au bien-être spirituel et matériel du peuple, d’où sa prééminence sur le patriarche, Soumis seulement à la Foi telle que définie dans les sept conciles œcuméniques, il était donc supérieur au pape et ne pouvait soumettre l’Église byzantine à la volonté de Rome[101]. Il ne devait arriver à Rome qu’au mois d’avril 1055, ignorant probablement tout de cette délégation[69]. Add copy. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Ce dernier pour sa part voulait une réconciliation avec Rome, tout comme le pape Jean VIII (872-882). 24-28 ; Ostrogorsky (1983), pp. En 640, le pape Jean IV (640-642) condamna le monothélisme tout comme son successeur, Théodore Ier (642-649). La plus importante est celle dite du Filioque. Il pouvait alors justifier cette autorité par un faux document, la donation de Constantin, selon lequel Constantin, reconnaissant la primauté du pape d’alors, Sylvestre (314-335), lui aurait donné le droit de concéder la couronne impériale à qui bon lui semblerait. Le nouvel empereur, Michel III (842-867), fit remplacer Ignace par Photius (858-867/877-886)[N 9], un laïc haut fonctionnaire responsable de la chancellerie impériale. Le rapport du concile qu’avaient dressé les légats du pape était loin d’être positif : on avait retranché du message papal lu devant l’assemblée des évêques les passages où celui-ci s’élevait contre la nomination du patriarche Tarasse et l’utilisation par celui-ci du titre de « patriarche œcuménique »[N 8], pas plus que n’avait été mentionné le retour à la juridiction papale des évêchés d’Italie du Sud, de Sicile, de Sardaigne et de l'ancien Illyricum[45]. Ne pouvant payer leur transport vers la Terre sainte, les croisés durent se plier aux désirs des Vénitiens et aider ceux-ci à reprendre la ville de Zara (aujourd’hui Zadar), possession du roi de Hongrie, fervent catholique. 175-176. Signalons simplement l’. La réponse du pape Nicolas montrait à quel point la mésentente était grande entre les deux Églises : il y affirmait que seul le pape pouvait convoquer un concile et que sans sa permission nul patriarche ne pouvait être nommé ou déposé. Prêchée par Bernard de Clairvaux, cette croisade était conduite par le roi de France et l’empereur germanique et réunissait des princes de toute l’Europe occidentale. Ce malentendu initial devait accroître l’hostilité entre chrétiens d’Orient et d’Occident. En 1377, le pape Grégoire XI revient d'Avignon à Rome, où il meurt l’année suivante. Le cardinal Humbert réussit à convaincre le pape Léon IX d’envoyer des légats à Constantinople pour tenter un rapprochement entre l'Église latine et l'Église de Constantinople, ouvrant la voie à une coopération politique sur les territoires d’Italie du Sud. 1. 10, « The council of Nicea », pp. Cet ajout (« ex patre filioque procedit ») affirmait que le Saint Esprit procédait à la fois du Père et du Fils[N 10]. Ostrogorsky (1983), pp. Toutefois, si l’évêque de Rome jouissait d’un respect particulier, celui-ci découlait de l’importance de la ville et non du titulaire du poste et cette primauté ne fut ni clairement définie, ni légalement instituée. Celui-ci devait composer avec trois forces opposées où se mêlaient politique et religion. Innocent III ordonna que la hiérarchie grecque puisse exister comme par le passé pourvu qu’elle reconnaisse la suprématie de Rome et inscrive le nom du pape et du patriarche latin de Constantinople dans ses diptyques. Examen du rachis douloureux en médecine générale . Pour une explication plus complète de cette question, voir Meyendorff (1974), pp. Arius mourut en 336[11]. En mars 1054, le pape fut libéré et retourna à Rome. Document 3 : Le schisme de 1054 Le pape Innocent III (pape de 1198 à 1216) souhaitait la mise sur pied d’une croisade dès le début de son pontificat. Ils furent bientôt 1 800, dont 1 000 dans les territoires parlant grec et 800 dans les territoires parlant latin[9]. Réadmis dans l’Église au concile de Jérusalem en 325, ils furent à nouveau condamnés en 333. Tel que mentionné plus haut, il s’agissait donc d’une primauté d’honneur allant à la ville et non à l’individu qui y occupait le poste de patriarche. Toutefois, le terme même de réunification n’avait pas la même signification dans les deux capitales. Si le pape se reconnaissait sujet de l’Empereur, il n’en revendiquait pas moins la prééminence de la Papauté sur tous les patriarcats, tant sur le plan spirituel que disciplinaire[40]. Le schisme de 1054 et la fin du rêve méditerranéen Conférencier : Serge Marcoux ancien ambassadeur du Canada Lieu : Chapelle historique du Bon-Pasteurr On a l’habitude de dater de 1054 la séparation entre les Églises chrétiennes d’Orient et d’Occident. Sur Balsamon et son rôle dans la définition du droit canon orthodoxe, voir Hussey (1986), pp. Le pape leva bientôt l’excommunication sur les croisés mais non sur les Vénitiens à l’origine du projet. D’un autre côté, il devait se rallier le Pape, qui lui reprochait son inaction devant le schisme, et l’Italie, où Totila risquait de remettre en question les gains de Bélisaire. Sur les relations entre Grégoire VII et Robert Guiscard, voir Aubé (1983), chap. 1, pp. En réponse, le patriarche Michel Cérulaire fait f… Rome envoya deux moines dominicains et deux franciscains. Le basileus obtint du synode patriarcal que le nom du pape soit rétabli dans les diptyques pourvu que, comme le voulait l’usage, le pape envoyât sa lettre systatique ou profession de foi aux autres patriarches. S’il désirait l’alliance des Byzantins pour lutter contre les Normands, il ne voulait nullement voir ces territoires retourner sous l’autorité de Constantinople. L’hostilité à l’endroit de l’influence allemande aidant, c’est moins la question de la procession du Saint Esprit qui faisait problème que de savoir si le Pape était habilité à imposer seul une telle décision à l’ensemble de l’Église. De même, à leurs yeux, les critiques adressées par le patriarcat d'Occident aux patriarcats de Constantinople et d'Orient concernant l’utilisation du pain avec levain, le jeûne du samedi durant la période du carême ou le baptême par une immersion au lieu de trois étaient autant de preuves que le patriarcat d'Occident voulait leur imposer ses propres coutumes germaniques et ignorait complètement leur propre développement historique[60]. Dans la lettre qu’il envoya au pape, le patriarche Nicolas III confirmait que les églises latines étaient rouvertes et pouvaient utiliser le rite qu’elles désiraient. Ostrogorsky (1983), p. 110 ; Jenkins (1966), pp 16-17. De cette péripétie secondaire, une tradition historique tardive fera le point de départ de la scission entre chrétiens d'Orient et d'Occident. Le Filioque est une modification du texte du Credo chrétien. Le schisme en lui-même, de 1054, et justifié par les deux parties par des causes religieuses. Runciman (1955), pp. En dépit de ses efforts de conciliation, l’Empereur dut s’incliner devant la volonté du pape Léon Ier (440-461) et le concile décida que le Christ avait deux natures, distinctes mais inséparables[16]. 208-213. 172-176 ; Jones (1978), chap. %���� endobj Cette croisade se solda par un fiasco. 382-383 ; Runciman (1955), p. 82 ; voir l’étonnement d’Anne Comnène dans l’Alexiade : « Les latins n’ont pas la même notion de prêtre que nous… Le (prêtre) barbare latin célèbre les divins mystères et en même temps porte un bouclier au bras gauche et une lance au bras droit ; pendant qu’il communie au Corps et au Sang divins il regarde le carnage et devient lui-même un homme de sang. Ces croyances allaient, toutefois, à l’encontre de la foi monophysite des chrétiens d’Arménie et des Pauliciens répandus en Orient[30]. Il tenta de régler la question indirectement en faisant condamner trois théologiens détestés[21] par les monophysites dans l’espoir de les rallier à l’Église officielle. C’est à partir de ce moment que le schisme prit vraiment corps[90]. Devant les fidèles, Humbert, sans mot dire, dépose sur l'autel de la basilique une bulle excommuniant le patriarche Cérulaire et ses assistants. 9 « The Arian and Melitian controversies », pp. endobj Divisions sur le dogme (mariage, sainteté des images,…)→schisme de 1054. Par ailleurs, l’Empereur envoya un message assignant l’Église de Bulgarie à Rome — ce que refusa le tsar bulgare. Le pape avait bien dans le passé excommunié les empereurs Nicéphore et Alexis, mais cette excommunication touchait les deux hommes, non leur peuple, tout comme l’excommunication de l’empereur Henri par Grégoire VII ne s’étendait pas à l’ensemble de l’empire germanique. L'importance du schisme de 1054 ne semple pas avoir été perçue en Occident (d'autant que Léon IX et Michel Cérulaire mourront peu de temps après. Le nouveau pape, Grégoire VII (pape de 1073 à 1085, un règne beaucoup plus long que ceux de ses prédécesseurs immédiats), développait la théorie selon laquelle le pouvoir spirituel du pape s’étendait au domaine politique et que la papauté était à l’empereur et aux autres monarques européens ce que le Soleil était par rapport à la Lune[N 13]. 174-181. Comme le voulait la coutume, il fut nommé par l’Empereur et son choix fut ratifié par les évêques. Après quoi, le Pape envoya des légats à un concile devant se tenir à Constantinople à l’automne. Lorsque des évêques latins furent nommés aux sièges de Tarse, Artah, Mamistra et Édesse, ils se rendirent à Jérusalem pour être consacrés par le patriarche latin Daimbert, ignorant l’existence et les droits du patriarche grec d’Antioche. Comme l’écrivit Georges Ostrogorsky, « le grand résultat politique de la querelle des images fut ainsi de rejeter Rome hors de l’Orient grec, mais aussi Constantinople de l’Occident latin »[34]. 2, p. 891. Si ces sujets concernaient surtout les hautes sphères de la hiérarchie, la question du célibat ecclésiastique, imposé par Grégoire VII à toute l’Église sans concertation avec les autres évêques de la « Pentarchie », touchait l’ensemble du clergé et traduisait l’influence des réformateurs de Lorraine qui avaient l’appui de l’Empereur germanique et de ceux de l’abbaye de Cluny[N 11]. Bien que ce geste ait été dirigé contre l’empire germanique, il provoqua un ressentiment considérable à Constantinople. Par contre, à Jérusalem et à Antioche, les autorités franques s’attendaient à ce que l’épiscopat grec acceptât l’autorité de la nouvelle hiérarchie latine, sans pour autant que le moyen et le bas clergé n'aient semblé être affectés, la barrière linguistique constituant une protection efficace pour son autonomie. À partir de 1100, il y eut donc deux patriarches pour la Palestine, un patriarche latin occupant effectivement le siège et un patriarche grec en exil, chacun se réclamant de la succession apostolique. Enjoy the videos and music you love, upload original content, and share it all with friends, family, and the world on YouTube. 4 juillet : SN 1054, une supernova, est observée près de l'étoile ζ Tauri.L'évènement est noté dans les recueils chinois.Pendant plusieurs semaines, elle reste suffisamment lumineuse pour être visible en plein jour. Michel Cérulaire émet des doutes sur la validité du mandat des légats. 22-24 ; Ostrogorsky (1983), pp. Pour la question du monothélisme, voir l’exposé plutôt théologique de Hussey (1986), pp. Celui-ci reçut tous les ordres ecclésiastiques en six jours de façon à être intronisé pour les fêtes de Noël 858. Le monothélisme s’inscrivait dans le duophysisme proclamé à Chalcédoine tout en précisant qu’il n’y avait en Jésus qu’une seule volonté (θήλεμα) et une seule énergie (ένέργεια), d’où les termes monothélisme et monoénergisme. Le pape envoya une délégation à Constantinople pour discuter de ces points, mais celle-ci avait tout juste atteint Bari qu’arriva la nouvelle de la mort du pape. Pour lui, Byzance ne devait pas être prise par les armes, mais, après s’être soumise à Rome par l’union des Églises, devait se joindre aux autres forces chrétiennes pour reprendre la Terre sainte. Il se disait prêt à passer l’éponge sur celles-ci pourvu que l'Italie du Sud, la Sicile, la Sardaigne et l'ancien Illyricum soient replacées sous la juridiction du patriarcat d'Occident. Année 2017 2017 TOU3 1054 . De plus il affirmait qu’il n’existait pas de schisme entre les deux Églises. Il s’agissait de « primauté d’honneur » et non de « suprématie de pouvoir ». ». Instruits par les évènements de 1054, les délégués retournèrent prudemment à Rome[72]. 178-182). Rome jouissait d’un statut particulier non seulement parce que c’était là qu’avaient été martyrisés saint Pierre et saint Paul, mais aussi parce qu’elle était la capitale de l’Empire romain et, jusqu’à son transfert à Constantinople, la résidence de l’Empereur. Ne demandant que la paix et la tranquillité, il désirait maintenir l’alliance avec Rome contre les Normands qui avaient conquis les territoires byzantins du Sud de l’Italie[61]. 248-249. Apparue au Ve siècle dans l'Empire romain d'Orient en réaction au nestorianisme[N 6], la doctrine du monophysisme affirmait que le Fils n'avait qu'une seule nature, la nature divine, laquelle aurait absorbé sa nature humaine[14]. Le nouvel empereur, Constant II (641-668) promulgua, en 648, un nouveau décret, le Typos, qui abolit l’Ecthèse et interdit à nouveau de parler des volontés et des énergies du Christ. L’harmonie était ainsi retrouvée entre Rome et Constantinople de telle sorte que lorsqu’un nouveau schisme se déclara, à l’intérieur du patriarcat de Constantinople cette fois, concernant le quatrième mariage de l’empereur Léon VI (886-912), le tact du patriarche et la prudence du pape évitèrent tout nouveau conflit[51].